Banlieues chaudes en froid avec l’État

      Suite à la mort de deux jeunes gens « poursuivis » par la police à Clichy : les quartiers difficiles de France se sont enflammés. 
Les dégâts causés sont principalement des poubelles, ascenseurs, voitures, établissements dégradés ou brûlés.
     Ces actes se sont multipliés en raison d’appels à la violence sur le net qui ont engendré des affrontements avec les forces de l’ordre. L’origine de ces problèmes semble être liée à la difficulté d’intégration, à l’échec scolaire, au chômage et à la démission parentale.
     En effet, la France peine à faire face à ses problèmes d’immigration et à la discrimination qu’elle soit raciale, morale ou physique (à l’école, pour les embauches, suivant le lieu de résidence…) et les acteurs engagés dans la prévention manquent de coordination. Dans les banlieues, un sentiment d’insécurité est né, ne vaudrait-il pas mieux privilégier la police de proximité, ce qui permettrait aux policiers une meilleure intégration dans les cités qui seraient alors capables de rassembler rapidement les chefs d’ethnies différentes responsables pour dialoguer sans conflit. Il serait nécessaire de résister à la tentation de former des milices privées qui ne fonctionneraient que dans la répression. Une politique volontariste contre la ségrégation serait mise en place, tout comme en Angleterre, ce qui permettrait l’embauche de policiers noirs (environ 20% en Angleterre). D’autres dispositifs sans policiers existent déjà : ce sont des membres d’un système associatif, ils se font appeler les « correspondants de nuit ». Ils ont une mission de veille technique et sociale, ils aident les gens à vivre un peu mieux leur quotidien en portant secours à toute personne en danger, en tentant de calmer les bagarres ou les conflits de voisinages… En ne faisant pas de répression, ils ont été très vite acceptés. Ce dispositif existe déjà à Paris, à Nantes et à Rennes.
     Les conflits avec la police ne sont pas les seuls qui existent, il y a tout ce qui concerne et représente l’État français (pompiers, collèges, bureaux de poste dans l’obligation de fermer dans ces lieux de violence). Il existe notamment beaucoup de conflits intercommunautaires dont certains entraînent les enfants dès le plus jeune âge à cause de l’influence du groupe et de certains membres de la famille.
     Néanmoins, la lutte contre la ségrégation urbaine et sociale a bel et bien commencé : une mixité de l’habitat se produit peu à peu, cependant la diversification des fonctions des quartiers d’habitat social a du mal à s’introduire dans les esprits et les choses ne bougent pas de ce côté-là. Pour remédier à tout cela, il faudrait aussi aménager des espaces verts, rendre les logements plus décents et plus salubres, sécuriser les banlieues et régler les problèmes d’expulsions de locataires. Pour cela, l’État a versé 100 000 000 d’euros aux associations des banlieues et pour la construction de pavillons. Certaines municipalités s’impliquent en construisant des logements sociaux attrayants et en favorisant la mixité sociale. Pourtant, il faudrait également que ces logements soient moins chers.
     Si des conflits sont présents, c’est que les jeunes s’ennuient, sont seuls, et le plus souvent pour lutter contre leurs isolement et mélancolie, ils ingurgitent des produits illicites qui leur permettent une évasion artificielle et un oubli total de leurs soucis. Afin d’occuper les adolescents, des centres de loisirs ont été créés (ex. CLJ). Le mécénat social finance aussi des clubs sportifs, classes de nature… Par leur politique associative, les villes ont leur rôle à jouer.
Mais il faudrait également améliorer l’éducation en privilégiant surtout une meilleure instruction à la vie sociale et en faisant intervenir des policiers, pompiers, éducateurs pour une meilleure prévention.
Les parents devraient, eux aussi, être formés pour pouvoir dialoguer davantage avec leurs enfants même si cela peut entraîner des conflits entre eux. Certains parents ne soutiennent pas du tout leurs enfants.
     Plusieurs solutions ont été proposées puis mises en place par le gouvernement afin de lutter contre cette violence urbaine : le couvre-feu, le retrait des allocations familiales et même de la prison pour les coupables. Pourtant ne vaudrait-il pas mieux qu’il y ait des travaux de réhabilitation pour les jeunes en parcours d’insertion ? Ce serait certainement plus utile que la répression.
     Pour régler le problème du chômage, il serait indispensable d’implanter des boutiques de services employant des chômeurs. Pour empêcher la discrimination à l’embauche, il est possible de présenter des CV anonymes (qui ne présentent ni le patronyme ni le lieu de résidence).
     Ce qu’il faut avant tout, c’est préserver les droits des enfants qui sont essentiels pour un bon développement et une cohésion sociale. Un manque de structures d’accueil se fait ressentir et malgré la solidarité dans les cités, il n’y a pas suffisamment d’aide aux devoirs. Il ne faut pas négliger non plus l’alphabétisation, l’intégration et l’éducation des femmes.
     La vision extérieure sur ces problèmes en France est très exagérée, en Angleterre et aux États-Unis, on parle d’apocalypse et d’émeutes.
     Nos banlieues sont en crise pour diverses raisons.
Le problème des forces de l’ordre se pose : faudrait-il augmenter ou diminuer le nombre de policiers présents dans les cités ? Plusieurs associations, certaines municipalités et l’État s’organisent afin d’améliorer la vie dans les cités.
Nos banlieues sont très diversifiées, les religions et les classes sociales s’y côtoient. Mais pourquoi l’État n’accorde-t-il pas plus d’attention et d’aide à ces quartiers catalogués avant même d’avoir pris en compte les efforts fournis par ces habitants pour mener une vie en communauté ?


Article conçu par Myriam FENIET.
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